L'HISTOIRE RELLE D'UNE GRANDE DECOUVERTE
"Il fut un temps, pas très lointain, où
les scientifiques (qu'on appelait alors des "savants") niaient l'existence
des météorites pour la seule et unique raison qu'ils pensaient
que puisqu'il n'y avait pas de pierres dans le ciel, il ne pouvait en tomber.
L'un des leurs, moins borné et plus perspicace que les autres, eut
le courage de leur prouver le contraire en leur mettant sous le nez les preuves
irréfutables d'une chute de pierres météoritiques. Confus,
les savants furent alors bien obligés de retourner leur veste et ils
firent désormais comme si l'existence des météorites
allait de soi."
Vous avez parfois lu un récit fort semblable sous
la plume d'un ufologue cherchant ainsi à démontrer que les scientifiques
sont des entêtés qui, par principe et faute de prendre au sérieux
des quantités de témoignages humains, passèrent longtemps
à côté d'une formidable découverte. Et, bien sûr,
ce récit s'érige sous la forme d'une pseudo démonstration
qui prouverait la qualité et la valeur de la recherche ufologique portant
sur l'analyse de quantités de témoignages.
Mais voilà ; ce récit n’est qu’une fable et ceux qui s’en
servent tel quel ne font pas davantage, aux yeux des érudits et des spécialistes
de la question, que d’étaler au grand jour leur manque de culture historique
et scientifique...
Je vais vous montrer pourquoi la véritable histoire de la
découverte des météores illustre tout le contraire de ce que beaucoup d’ufologues
ont prétendu...
Le mot “météore” eut longtemps une signification extrêmement
large puisqu’il désignait une foule de phénomènes divers dont la caractéristique
commune était qu’ils semblaient trouver leur origine dans le “ciel” (un autre
mot qui garde, pour beaucoup de gens, une signification relativement large
et vague). C’est ainsi que toutes sortes de phénomènes de nature strictement
optique (dont le plus connu est l’arc-en-ciel) furent considérés comme des
“météores” au même titre que les aurores boréales, les comètes, ou même la
grêle, la pluie, la foudre et différents types de vents et tourbillons. Une
des raisons pour laquelle un seul terme désignait tous ces phénomènes divers
fut que, pendant fort longtemps, on ne sut pas exactement quelle était l’origine
et la nature exacte de chacun d’entre eux, de telle sorte qu’ils étaient plus
ou moins considérés comme autant de variantes visibles des forces inconnues
et immatérielles qui animaient le ciel. Nos lointains ancêtres, on l’oublie
trop souvent, n’avaient pas du tout la même conception que nous de l’univers
qui les entourait. Pour eux, le “ciel” était semblable à une voûte solide
sur laquelle et sous laquelle se déployaient les diverses manifestations énigmatiques
de l’esprit divin. Ils avaient certes distingué, par exemple, les “étoiles”
des “planètes” ; mais cette distinction reposait uniquement sur le fait que
les unes étaient “fixes” par rapport aux autres qui semblaient se mouvoir
plus ou moins rapidement. Cette distinction engendrait certaines erreurs puisqu’au
rang des “planètes” figuraient dès lors la Lune qui est notre satellite et
le Soleil qui est une étoile autour de laquelle nous tournons avec les autres
planètes...
Au fil des temps, la distinction entre les différentes ”merveilles
célestes” s’améliora, les “météores” semblant former une catégorie de phénomènes
à part entière. Cependant, là encore, des distinctions commencèrent à s’opérer
peu à peu... On comprit, par exemple, la nature strictement optique de certains
“météores” qui, dès lors, purent être classés et nommés en fonction de leur
origine réelle et de leurs caractéristiques. On comprit aussi la nature exacte
et l’origine physique de la pluie et de la grêle. Néanmoins, il resta longtemps
une série de phénomènes lumineux ou non parmi lesquels la foudre, le feu St
Elme, les tourbillons et les météores (au sens moderne du terme) qu’on ne
parvenait pas à distinguer les uns des autres faute d’en comprendre l’origine
exacte. Dès lors, l’impression perdura longtemps qu’ils trouvaient leur origine
et leur nature dans une cause commune.
La recherche savante ou scientifique, comme toutes les activités
humaines, n’est pas à l’abri des modes et des engouements. Sous l’influence
des travaux de Volta, Franklin et beaucoup d’autres, l’idée vint un moment
que tous ces derniers “météores” pouvaient bien avoir une origine électrique
commune. En 1787, l’abbé Bertholon publia sur ce thème un remarquable ouvrage
intitulé De l’Electricité des Météores qu’on peut encore lire avec
fruit et dans lequel l’origine électrique de certains phénomènes atmosphériques
était enfin démontrée de manière convaincante. En revanche, l’auteur avait
trop tendance à systématiser et c’est aussi par l’électricité qu’il expliquait
erronément un grand nombre de phénomènes liés à la chute des météorites...
On va le voir, ce n’est pas brutalement que la vérité éclata
grâce à un seul homme. Elle progressa au contraire lentement jusqu’au jour
où un homme fut placé par ses pairs dans la position de démonter ce que presque
tous entrevoyaient déjà...
Dès l’Antiquité, on avait observé et compris que des pierres
tombaient parfois du ciel. Or, il semblait contraire à la logique que des
pierres puissent provenir du ciel puisque cela paraissait en opposition avec
l’harmonie et la perfection supposée des sphères célestes. En conséquence,
on estimait que si des pierres pouvaient parfois tomber du ciel, c’est qu’elles
y avaient été lancées au préalable. Comme elles étaient brûlantes et paraissaient
avoir fondu en surface et que d’autre part on savait que les volcans rejetaient
parfois des pierres brûlantes, on crut d’abord tout naturellement que les
pierres qui tombaient du ciel y avaient été lancées par des volcans. Cette
idée prévalut longtemps, jusqu’au moment où les progrès des mathématiques
et de la mécanique montrèrent qu’il n’était guère possible que certaines pierres
tombées très loin de volcans actifs connus puissent en provenir. D’aucuns
suggérèrent alors qu’elles pouvaient être lancées hors du sol par un phénomène
d’origine volcanique si localisé qu’il passait pratiquement inaperçu. L’idée
était belle mais bien peu convaincante puisque jamais un tel “jet” de pierre
hors du sol n’avait été observé. Certains trouvèrent dès lors plus logique
d’admettre que ces pierres étaient des sortes de résidus de combustions célestes...
On en était là en 1755. Le futur grand astronome De Lalande
qui n’avait encore que 24 ans, écrivit alors dans un petit almanach qu’au
mois de septembre 1753, dans la Bresse, on avait retrouvé deux grosses masses
noirâtres presque rondes qui s’étaient enfoncées profondément dans des terres
labourées après qu’eut retentit un grand bruit semblable à plusieurs coups
de canons et un long sifflement comme celui d’une fusée d’artifice. De Lalande
poursuivait en expliquant qu’après avoir été cassées, ces masses apparurent
comme étant pierreuses et contenant des grains et des filets de fer. Le plus
remarquable, disait-il, était que ces pierres semblaient avoir été soumises
à une très forte chaleur qui en avait fait fondre la surface. On pouvait croire,
conjecturait-il, que ces pierres avaient été frappées par la foudre ; mais
il ajoutait que si cette explication pouvait paraître logique pour une pierre,
elle semblait vraiment peu vraisemblable pour deux trouvées distantes l’une
de l’autre. Une autre possibilité était qu’elles avaient été rejetées d’un
volcan ; mais les volcans les plus proches paraissaient bien lointains pour
expliquer l’origine de ces deux pierres-là. De Lalande, qui ne concluait pas
définitivement par prudence et faute d’éléments probants, ajoutait cependant
qu’en 1750 on avait entendu un bruit semblable en basse Normandie et qu’il
était alors tombé une pierre de même nature mais bien plus grande encore près
de Coutances. Il faut souligner que De Lalande écrivit bel et bien “et il
tomba (...) une masse...” ce qui montre bien que le monde savant d’alors était
déjà convaincu que ces pierres tombaient du ciel même si personne n’imaginait
qu’elles puissent provenir d’au-delà de celui-ci...
Quelques années plus tard, l’abbé Bacheray adressa à l’Académie
des Sciences de Paris un rapport circonstancié basé sur des témoignages recueillis
par lui-même. Le 13 septembre 1768, écrivait-il, près de Lucé, dans le Maine,
un coup de tonnerre fort sec était parti d’un nuage d’apparence orageuse,
puis on entendit dans l’air un sifflement si considérable qu’il fut comparé
au mugissement d’un boeuf et l’on vit un corps opaque décrire une trajectoire
courbe avant d’aller s’écraser sur une pelouse en s’y enfonçant à moitié.
Cette pierre, très chaude et noircie au-dessus, ne put être saisie que bien
plus tard. Faisant suite au rapport de l’abbé Bacheray, l’Académie des Sciences
diligenta une analyse dont le résultat fut rédigé et communiqué par le grand
chimiste Lavoisier. Rien de vraiment exceptionnel n’ayant été révélé par l’analyse,
le savant conclut qu’il ne croyait pas que cette pierre ait été formée par
la foudre (d’où l’expression commune “pierres de foudre”) et qu’elle put donc
être en quelque sorte un résidu de celle-ci, tombé du ciel. L’opinion la plus
probable qu’il retint fut que la pierre était à l’origine enterrée peu profondément
et qu’elle avait été frappée par la foudre. D’aucuns seront tentés de dire
que Lavoisier niait là les témoignages visuels décrivant nettement la chute
d’un objet. Je répondrai qu’il n’ignorait pas la fragilité des témoignages
humains et que l’analyse chimique n’ayant rien montré qui fut nouveau ou incompréhensible,
il était normal qu’il optât, dans le doute, pour la solution la plus simple.
Ce qui doit surtout retenir l’attention ici, c’est l’empressement avec lequel
l’Académie des Sciences effectua l’analyse de l’objet ; il ne témoigne en
rien d’une répugnance à la nouveauté ou à la recherche dans un domaine alors
controversé.
Par la suite, des chutes de pierres continuèrent à être signalées,
ici et là, provoquant chaque fois l’intérêt des savants. Mais, faute d’une
enquête assez rapide ou précise et faute d’éléments matériels probants ressortissant
des nombreuses analyses chimiques qu’on pouvait effectuer, la plupart des
savants en restèrent au niveau des conjectures ou des convictions personnelles.
Or, chacun sait ou devrait savoir que les convictions personnelles sont bien
loin d’avoir le poids d’une démonstration en règle et qu’elles n’ont donc
pas à prendre place aux côtés des véritables connaissances scientifiques.
Le 24 juillet 1790, dans les Landes, un globe de feu sillonna
le ciel puis se sépara en plusieurs parties avec un bruit d’explosion. De
nombreuses pierres furent recueillies encore une fois, mais l’enquête tourna
court par la faute d’un professeur d’histoire naturelle d’Agen qui décréta
qu’il s’agissait là d’un récit engendré par l’imagination chez des gens crédules.
Plus tard, à la suite de nouveaux faits de ce genre, ce naturaliste changea
d’opinion et écrivit : “quelque absurde que paraisse l’allégation d’un
fait en physique, il faut suspendre son jugement et ne point se hâter de regarder
ce fait comme impossible.” Cet homme constatait là pour lui-même un principe
que l’Académie des Sciences avait toujours fait sien, comme on l’a vu plus
haut.
Le 19 décembre 1798, les habitants de Bénarès observèrent
dans le ciel une grosse boule de feu et entendirent un grand bruit d’explosion
avant que des quantités de pierres tombent du ciel. Les témoins furent nombreux
et les fonctionnaires publics indiens et anglais qui enquêtèrent sur cette
affaire certifièrent son authenticité. L’affaire fit grand bruit dans le monde
savant : à la Société Royale de Londres, il fut désormais considéré comme
entendu que de véritables pierres qui ne provenaient pas de la surface terrestre
tombaient bel et bien du ciel. Mais, en un temps où les distances s’opposaient
encore beaucoup à la rapidité d’une intervention et où la science restait
l’apanage traditionnel d’illustres Assemblées, il manquait à certains qui,
en Europe, estimaient encore détenir le dernier pouvoir absolu de décision
en matière scientifique, une démonstration capitale et définitive opérée par
l’un des leurs.
Le 26 avril 1803, à Laigles, dans l’Orne, on vit un grand
globe lumineux dans l’air. Tout aussitôt, d’un petit nuage sombre, sortirent
une série de coups de canon suivis d’une sorte de bruit de fusillade et de
sifflements tandis qu’une grande quantité de masses pierreuses s’abattaient
au sol. La plus grosse de ces pierres, qui étaient brûlantes quand on les
toucha peu après, pesait plus de 8 Kgs. Le savant Leblond, qui habitait Laigles,
transmit un rapport à L’Institut de France où il fut lu par le chimiste Fourcroy
qui rapporta encore d’autres témoignages sur l’événement et s’attaqua de manière
définitive aux derniers préjugés qui s’opposaient à reconnaître la réalité
de telles chutes de pierres. Accédant alors aux voeux des membres de l’Institut,
un ministre du gouvernement trouva les fonds nécessaires pour envoyer en mission
sur place le plus jeune membre de l’Institut : Jean-Baptiste Biot, né en 1774.
Ce dernier fit l’enquête remarquable de précision que les savants attendaient
de lui pour proclamer enfin, avec solennité, la réalité scientifique incontestable
des chutes de pierres. Biot démontra en effet pour la première fois le lien
de cause à effet qui unissait tous les témoignages et les faits matériels
rapportés et constatés dans cette affaire.
Il s’en fallait cependant de beaucoup pour que le phénomène
fut complètement expliqué. Certes, l’évolution des connaissances astronomiques
aidant, on commençait à avoir une idée bien plus exacte de ce qu’étaient le
“ciel” et le “firmament”; mais rien n’indiquait encore avec certitude que
des pierres pouvaient provenir des espaces célestes. Presque quarante ans
plus tard, dans les livres de vulgarisation scientifique, on expliquait encore
que les météores ignés devaient leur origine à des exhalaisons qui, s’échappant
des trois règnes de la nature, s’élevaient puis s’amassaient dans les hauteurs
de l’atmosphère avant de s’y enflammer spontanément. Rien ne différenciait
donc encore vraiment ces “météores ignés” des “feux follets” qui étaient alors
(et encore aujourd’hui!) attribués à des gaz d’origine naturelle.
L’histoire de la découverte des météorites ne s’est donc
pas arrêtée à Biot, comme ont cru pouvoir le dire tant de gens qui n’ont pas
vraiment compris autour de quoi tournait le débat. Une chose était en effet
d’avoir acquis la certitude que ces pierres tombaient bel et bien du ciel
sans jamais y être montées ; une autre était de savoir quelle était leur véritable
origine!
Certains, reprenant l’idée des volcans, trouvèrent assez
vraisemblable de soutenir qu’elles étaient expulsées par des volcans lunaires
tandis que d’autres s’accrochaient à l’hypothèse des débris de combustions
célestes. Durant tout le temps que durèrent ces controverses, des astronomes
s’employèrent à rédiger des catalogues de chutes météoritiques et d’étoiles
filantes. Et c’est ainsi qu’apparurent des périodicités, des cycles qui, de
toute évidence, étaient la signature de l’origine cosmique des météorites.
Chladni, décédé en 1827, fut sans doute le premier qui montra la voie de cette
recherche prometteuse. Pour lui, néanmoins, ces corps qui provenaient de l’espace
n’étaient pas des débris de corps célestes plus importants mais bien des objets
qui se formaient par agglutination de diverses substances puis tombaient sur
notre planète. Chladni fut suivi par beaucoup d’autres comme Humbolt, Baden
Powell, Arago, Quetelet etc qui, peu à peu, établirent la vérité : les météorites
étaient des débris de plus grands corps célestes qui tombaient sur la Terre
quand ils la rencontraient. Les travaux se poursuivirent longtemps pour qu’enfin
des orbites précises puissent être calculées ; et l’on découvrit que non seulement
des météorites provenaient en grand nombre de la ceinture d'astéroïdes située
entre Mars et Jupiter, mais aussi directement de Mars...
Ainsi, à mesure qu’on découvrit l’origine de quantités de
phénomènes divers jadis considérés pèle-mêle comme faisant partie d’un tout,
la classification des “météores” se subdivisa. Le terme “météore” resta cependant
accroché au phénomène touchant les objets “célestes” (ou plutôt extraterrestres)
qu’on appela définitivement météorites plutôt que “bolides.”
Rien n’indique que la classification actuelle soit aujourd’hui
définitive et que plus rien ne reste à découvrir. Divers indices semblent
même indiquer le contraire. C’est ainsi que la foudre en boule, longtemps
niée ou considérée comme un “simple dérivé” de la foudre pourrait un jour
se révéler masquer plusieurs phénomènes distincts qui expliqueraient ses apparences
extrêmement diverses et ses propriétés parfois contradictoires (la “foudre”
globulaire paraît tantôt “froide” tantôt portée à très haute température,
tantôt extrêmement brève, tantôt remarquablement stable et durable, tantôt
attirée par les conducteurs où elle s’évanouit instantanément, tantôt capable
de virevolter sous l’eau ou le long d’une masse métallique sans en être affectée...).
De même, si certains feux follets sont bel et bien entretenus par des échappements
naturels de méthane, il semble plus que probable que d’autres “lueurs” paraissant
se déplacer relativement près du sol doivent avoir une origine bien différente,
l’explication proposée communément pour les feux follets ne résistant pas
à une réflexion sérieuse ni à l’examen détaillé des témoignages.
Résumons et concluons.
En ce qui concerne l’origine réelle des météorites, jamais
les savants ne se sont montrés opposés à la moindre hypothèse recevable. Ils
ont discuté et contesté, comme c’était leur rôle, ces hypothèses sur base
de faits déjà connus et de démonstrations scientifiques. Ils n’ont, bien évidemment,
jamais confondu ces hypothèses et conjectures avec des démonstrations et encore
moins des faits prouvés. A chaque fois qu’ils furent en mesure de le faire,
ils ont effectué des analyses qui, très vite, ont démontré l’identité et donc
l’origine commune (bien qu’encore inconnue) de la plupart des “pierres tombées
du ciel”. En partant d’un ensemble de témoignages, des catalogues qu’ils dressèrent
à partir de ceux-ci, des traces matérielles constatées et des objets récupérés,
ils purent établir dès que ce fut possible, un ensemble de liens de cause
à effet entre les témoignages, les faits nouveaux observés et les faits déjà
connus.
Ainsi donc, quand la science (ou même, à une certaine époque,
la simple logique humaine) chercha à comprendre un ensemble de phénomènes
reposant principalement sur des témoignages humains et de rares traces matérielles,
on progressa à la fois en examinant prudemment (mais sans tabou) les témoignages
et en analysant les “traces” avec précision. Ainsi, peu à peu, les différents
phénomènes trouvèrent chacun leur explication logique et définitive.
Il faut remarquer que l’ufologie, quant à elle, n’a suivi
ni la même méthodologie, ni la même évolution. Depuis 50 ans que l’ufologie
existe, les ufologues ont accumulé une masse extraordinaire de témoignages
disparates et d’analyses contradictoires sans qu’ils en aient jamais sorti
quelque chose de cohérent et de nouveau qui puisse faire songer à un progrès
au niveau des connaissances scientifiques. Beaucoup d’hypothèses ont été émises,
mais au lieu qu’elles restent au niveau des conjectures probables comme c’est
le cas dans la sphère de la recherche scientifique, on a souvent cherché à
les faire passer pour des démonstrations factuelles. Cela constitue non seulement
une aberration méthodologique, mais aussi, parfois, une véritable tromperie
qui peut s’assimiler à une escroquerie intellectuelle.
Michel Bougard, qui est aujourd'hui professeur d’histoire
des sciences, tentait encore récemment de trouver un parallélisme entre l'histoire
de la découverte de l’origine des météorites (telle qu'il la contait) et l’évolution
de l’ufologie. C'était là une tentative désespérée, révélatrice de l’état
d’esprit particulier qui se rencontre assez souvent chez des ufologues qui
croient ou voudraient faire croire que l'ufologie est injustement méprisée
aujourd'hui par des scuientifiques bornés. A l'inverse, la simple vérité est
que la curiosité scientifique n'a pas de bornes ni de tabous. Mais la démarche
scientifique, quant à elle, s'inscrit dans un système démonstratif particulièrement
sophistiqué et rigoureux qui n'a rien de commun avec l'ufologie qui semble
bien condamnée à rester à jamais une fausse science quoi qu'en pensent ses
sectateurs...
BIBLIOGRAPHIE TRES SOMMAIRE :
BOVIER-LAPIERRE (G), L’Astronomie pour tous, Tours, A.
Cattier, s.d., p. 288-295
BIGOT DE MOROGUES, Mémoire Historique et Physique sur les
chutes des pierres, Orléans, Jacob Ainé, 1812, p. 164-197
DE MARLES : Les cent merveilles de la nature, Tours,
Mame, 1847 (nombreuses éditions jusqu’en 1880 au moins) Chap. bolides et aerolythes
ANONYME, Les merveilles de la nature, Paris, Gaume, 1833,
p. 101-103
et, plus généralement, POIRIER (JP), Ces pierres qui tombent
du ciel, Paris, Le Pommier-Fayard, 1999